Voici un article plus politique, plus social, plus argumentatif et
surement plus subjectif. À ceux qui liront, vous avez été averti!
Rien n’est plus actuel que le débat qui fait rage, depuis quelques semaines déjà, sur la hausse des frais de
scolarité. Je ne suis pas là pour vous convaincre que la hausse est bien ou qu’elle
ne l’est pas. Je ne suis pas là pour partir une série d’argumentation ou une
guerre des chiffres. Je fais présentement ce billet parce qu’un blogue est un
outil formidable pour exposer son opinion sur des sujets divers et que le sujet
qui me préoccupe particulièrement ces jours-ci, c’est celui de la hausse des
frais de scolarité.
En toute honnêteté, quand l’idée
de grève générale a commencé à circuler, j’étais totalement contre. Et oui,
comme beaucoup de gens, j’ai commencé par me dire qu’il y avait d’autres moyens
qu’une grève, que j’avais une session de fou et que je ne pouvais pas me
permettre de prendre du retard, que de rallonger ma session ne me plaisait pas du tout, etc. Je me suis dit que c’était normal qu’on paye un peu plus pour avoir une meilleure éducation, pour faire notre part. Eh bien, je n’y étais pas du tout. Une amie m’a poussée à aller m’informer, lire des articles, regarder
des reportages, des vidéos et soudainement, mes arguments qui paraissaient si
importants et véridiques ne m’ont plus paru si justes…
Pourquoi parler de frais de scolarité dans un blogue sur l’intégration
des nouvelles technologies?
En tant qu’enseignant, notre rôle
n’est pas seulement de transmettre du contenu à nos élèves, de leur faire
apprendre des règles de grammaire et des tables de multiplication. Notre rôle va beaucoup plus loin, nous formons les citoyens de demain, des adultes qui étudieront,
voteront, payeront des taxes et des impôts. Notre vision de l’enseignement doit
être plus poussée, plus globale et moins concentrée sur une liste de savoirs à
faire apprendre par cœur. Pour pouvoir développer une ouverture d’esprit, un
sens du partage, un esprit critique chez nos élèves, il faut leur montrer
comment réfléchir, comment argumenter, sur quoi se fier pour construire leur
opinion.
Avant de se prononcer sur un sujet,
il faut s'informer sur cedit sujet. Il faut montrer à nos élèves qu’avant
de débattre avec quelqu’un, il faut avoir des arguments béton. Pour ce faire,
il faut connaître les points pour et les points contre. Il faut aller se
renseigner et il faut critiquer la source d’où proviennent les informations. Par
exemple, entre un citoyen qui écrit une lettre ouverte et un article écrit par
des chercheurs, un des deux textes a nécessairement plus de poids.
L’ère des technologies de l’information
Nous sommes à un moment de notre
histoire où tout le monde donne son opinion sur n’importe quel sujet avec des
arguments valables ou pas. Nous sommes dans une époque où l’information est à la
portée d’un clic de souris, où tout peut être vu, dit et entendu sur le Web.
Donc lorsqu’il est temps de se prononcer sur un sujet, de prendre un parti et
surtout de voter, on doit prendre notre part de responsabilité et s’informer.
Nous sommes à l'ère des technologies. De nos jours, les élèves, les étudiants et les adultes peuvent trouver s'informer sur tout et n'importe quoi grâce à Internet. En effet, la plupart des journaux ont leur propre site où l'on peut consulter les articles récents. Des sites comme YouTube nous permettent de voir des vidéos instructives, ou pas. Des sites de réseautages comme Twitter et Facebook nous gardent informés, car tout le monde y partage des vidéos, des articles, des événements qu'ils jugent importants.
La hausse des frais de scolarité ne fait pas exception. Tout le monde se renseigne grâce aux articles de journaux, aux vidéos, etc. On prend l'information où on la trouve. Par exemple, on voit un de nos amis Facebook qui partage une vidéo sur la hausse, on la regarde, on s'instruit et on partage. C'est la beauté de la technologie! Toutefois, il faut bien s'assurer de voir les sources de cesdits articles. Certains ont plus de poids que d'autres...
Pour ou contre la hausse : Aidez moi, je n’y comprends plus rien!
Si au tout début du billet je
vous avouais avoir été contre la grève, je vous ai aussi dit que mon opinion
avait peu à peu changée. Voici pourquoi…
En tant qu’enseignantes, nous
avons comme responsabilité d’aider nos élèves et de favoriser leur réussite
scolaire. En plus d’être enseignantes, nous avons choisi l’adaptation
scolaire, une branche où nous devons constamment travailler avec des élèves en
difficulté, très souvent avec des élèves de milieux défavorisés et bien
malheureusement avec des élèves qui veulent parfois tout abandonner… Si comme
enseignantes nous voulons favoriser la réussite scolaire, cela signifie que nous voulons aussi une égalité des chances ou du moins, une égalité d’accès à l’éducation,
ce qui est en contradiction complète avec une hausse des frais de scolarité.
Je suis d’accord avec le fait que tout le
monde doit faire sa juste part dans la société, que tout le monde doit payer.
Voilà pourquoi l’impôt progressif sur le revenu existe. Il s’agit d’imposer les
gens en fonction du salaire qu’ils font. Au-delà de cela, il y a d’innombrables
solutions qui permettraient d’aller chercher de l’argent ailleurs que dans les
poches des étudiants qui sont déjà endettés. Pourquoi ne pas aller voir comment
l’argent est géré au niveau de l’administration de notre université? Vous cherchez une autre solution? Allez revoir la 2e vidéo que j'ai mise un peu plus haut.
Rumeurs, préjugés, faux arguments...
Aux travailleurs qui disent que
les étudiants sont gâtés, qu’ils n’ont qu’à payer et à faire leur part pour la société je réponds : en quoi cela serait-il
juste? Si cesdits travailleurs ont eu droit à des études avec frais de scolarité
gelés (et moins de frais afférents, sinon aucun), qui sont-ils pour nous demander maintenant à nous de payer?
À ceux qui disent que les
étudiants se plaignent pour rien et qu’ils n’ont qu’à couper quelques bières par semaine,
vous saurez que tout le monde n’a pas les mêmes moyens. Ceux qui n’ont pas les
moyens de subir cette hausse, ceux qui sont déjà endettés, croyez-moi qu’ils
coupent où ils peuvent couper!
À ceux qui critiquent les
étudiants qui ont des iPhone ou qui portent des « Canada Goose », dites-vous
que même quand on a les moyens de payer pour nos études, ça ne signifie pas qu’on
ne peut pas se battre pour les autres, qu’on ne peut pas penser aux autres. C'est ça la solidarité! La
cause ici est plus grande que l’individu lui-même.
À ceux qui nous comparent avec les États-Unis et le reste du Canada je vous dis : Pourquoi se comparer aux pires ou aux moins bons? Pourquoi ne pas se comparer aux meilleurs ou du moins, à ceux qui font mieux que nous? À quoi ça sert de se comparer aux États-Unis où une instruction de qualité peut coûter jusqu'à 50 000$ de l'an, mais où l'accès aux études est réservé aux riches, où le taux de chômage est élevé et où l'endettement étudiant est si élevé? Pourquoi se comparer aux autres provinces canadiennes alors que même si leurs études coûtent plus cher qu'au Québec, ils ne paient presque aucune taxe et leur salaire annuel est de beaucoup plus élevé aux nôtres? Ça n'a pas de sens.
Réalisons enfin que nous ne sommes pas gâtés, nous sommes dans la moyenne des prix pour ce qui a trait aux frais de scolarité des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique)
Données d'IRIS : Institut de recherche et d'informations socio-économiques |
Bref, si vous voulez d'autres arguments en défaveur d'une hausse aussi grande (75%) voici quelques articles et lettres d'opinion sur le sujet...
- Opinion d'une étudiante en enseignement de l'UQTR- Lettre d'un père à son fils
- Article : C'est la classe moyenne qui écoperait, admet la ministre Line Beauchamp
- Les universités manquent telles cruellement d'argent?
- Le salaire du recteur : Méchant timing!
** Pétition contre la hausse des frais de scolarité